Culture graphique

Qu'est-ce que le métier de data designer ? Réponses avec Henri-Olivier

Pour son 3e volet de rencontres autour de la data visualisation, nous avons questionné Henri-Olivier, data designer, sur les spécificités de ce métier.

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Henri-Olivier


Henri-Olivier, vous êtes graphiste à l’origine, quelles sont les principales différences avec le métier de data designer ?
Je suis data designer, graphiste à la base. Je dirais que la différence entre le métier de graphiste et de data designer réside dans le fait que le premier joue avec les mots, les symboles ou tout autre objet graphique, tant que ça sert au mieux le propos. Tandis que le data designer doit suivre une première règle qui est de respecter la donnée.
Qu’est-ce qui vous intéresse dans un projet de data visualisation, est-ce une pratique graphique comme une autre ?
On ne travaille pas un projet de graphisme ou de data visualisation de la même manière. Dans un projet de data visualisation, on doit d’abord analyser ce que l’on doit représenter et le comprendre surtout. Ensuite, il faut travailler la hiérarchisation, on ne peut pas faire n’importe quoi, il faut que ça ait un sens. Une fois que cela est fait, on commence à voir quelle idée on peut retenir, quel va être le type de représentation :  est-ce qu’on va mettre un camembert, un treemap ou est-ce que c’est mieux d’avoir graphiquement une courbe ou juste un histogramme ? Et puis, si oui, peut-être qu’avec l’histogramme, on peut jouer avec une accumulation de points, de petits carrés ou autre.
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Pouvez-vous nous expliquer comment vous alliez l’aspect esthétique au sens du message à délivrer ?
Lorsque j’ai un brief, la première chose que je fais, c’est comprendre ce qu’on me demande, voir avec le client ou le journaliste, ce qu’il veut montrer ou prouver. Ensuite ensemble, nous établissons un raisonnement logique pour arriver à la démonstration voulue. Par la suite, je choisis le graphisme. Par exemple dans la rédaction où je travaillais, nous avions réalisé un 6 pages sur le conflit syrien et représenté par un graphe, la courbe des morts en Syrie. L’idée qui avait été mise en avant était de jouer sur la contre forme d’une courbe classique. La contre forme se prêtait pour renforcer l’image de la violence tel un rideau de sang. La donnée en elle-même était totalement respectée, elle n’était pas déformée. En utilisant la contre forme de la courbe, on accentuait ainsi le message que l’on souhaitait faire passer.
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© La Vie (Magazine) / Janvier 2012


Quels sites ou entités, actuels ou non, représentent pour vous les meilleures références en la matière ?
Pour l’élégance de leur travail :
Nicolas Feltron : http://feltron.com/
Francesco Franchi : http://www.francescofranchi.com/
The Visual Agency : http://www.thevisualagency.com/
2Factory : http://2factory.com/
Le site du New York Times est une référence incontournable : https://www.nytimes.com/
En conclusion, peut-on dire que le data designer est un « être » à part ?
Le data designer est un « animal » un peu à part dans le bestiaire graphique, dans le sens où, à cause de cette contrainte non négligeable avec laquelle il doit jouer, cela rend son métier assez différent de la norme.

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